Lorsque le 18 novembre 1793 Claire Lacombe pénétra au Conseil Général
de la Commune de Paris à la tête d’une cohorte de femmes en bonnet
rouge, le Procureur Général Chaumette leur en interdit l’accès par un
discours misogyne. Société des femmes républicaines révolutionnaires Par
la suite, la Convention décréta l’interdiction de tous les clubs et
sociétés de femmes. Celles ci n’auront bientôt même plus le droit
d’assister aux réunions politiques. La Révolution n’a donc nullement
ouvert aux femmes le chemin de le citoyenneté.
Claire Lacombe
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Coline Cardi et Geneviève Pruvost: Penser la violence des femmes
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Les Apaches
Vers minuit, Louis Hurel, mécanicien de Lagny, vient de rendre visite à
un de ses cousins qui habite rue Ordener et s’en retourne prendre son
train à la gare de l’Est. Chemin faisant, il croise la route de Louise
Dufort, dite « La Crevette », de Léontine Chaumet, dite « Titine », de
Julie Castel, dite « La Boiteuse », de Juliette Ramey et de Victorine
Hirsch. Les cinq filles l’entourent prestement et lui font le coup du
Père François (voir une illustration de cette méthode ci-dessous). les
Apaches en jupons le dépouille du peu d’argent qu’il possède, de ses
vêtements ainsi que de ses chaussures « toute neuves », laissant le
pauvre Hurel à moitié nu. Alertés par les cri de ce dernier, deux agents
prennent en chasse les bougresses qui s’enfuient dans la rue Philippe
de Girard et s’engouffrent dans un immeuble au n°38 de cette rue. Elles
se réfugient sur le toit d’un petit hangar en fond de cour. Les agents
sur place, bientôt aidés de renforts, mettent plus d’une une heure à
venir à bout des Apaches en jupons qui tiennent vaillamment le siège
depuis le toit de zinc. On finit par arrêter la bande et Louis Hurel a
pu retrouver, entre autre, ses chaussures « toutes neuves ».
Casque d’Or, la « Reine des Apaches de Belleville ».
Dans Détective almanach 1930
S’il
est une apache qui a marqué le Tout-Paris en ce début de XXe siècle,
c’est bien Amélie Élie (1879-1933), plus connue sous le nom de Casque
d’Or. Cette petite môme parisienne à l’épaisse chevelure rousse et dorée
n’a que treize ans lorsqu’elle quitte père et mère pour aller vivre
avec son homme, de deux ans son aîné. Oui, c’est tôt me direz-vous, mais
à cette époque rien ne choque, et puis ça fait une bouche de moins à
nourrir ! Comme les jeunes filles de son âge réduites à la pauvreté et à
l’errance, elle se lance alors dans la prostitution pour tenter de
gagner quelques sous. Bien entendu, cette vie de « gagneuse » lui fera
vivre des aventures rocambolesques et violentes mais à dix-neuf ans
elle rencontre Joseph Pleigneur, que tout le monde appelle Manda. Âgé de
vingt-deux ans, il est le chef de la bande apache des Orteaux et c’est
le coup de foudre. Ils se mettent en couple, il la recolle sur « le
ruban » (le trottoir), elle l’accepte ; le bonheur aurait pu être
complet, mais rapidement la jeune femme ne supporte plus d’être trompée
par Manda qui, de plus, la délaisse. Son sang d’apache ne fait qu’un
tour et la jolie rousse décide de préparer sa vengeance. Aussi va-t-elle
se consoler dans les bras de François Dominique — ou Leca, c’est plus
chic — chef de la bande adverse des Popincs (Popincourt). Casque d’Or
sait pertinemment que Manda ne souffrira pas longtemps cet affront mais
ce qu’elle veut c’est qu’on l’aime, qu’on lui prouve, et qu’on se batte
pour ses beaux yeux ! Son plan machiavélique va fonctionner à
merveille ; bientôt elle va déclencher une guerre sanguinaire entre
deux gangs en plein cœur de Paris.
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La Lionne
« Une bande joyeuse » La Matin, 30 avril 1897
La
nouvelle paraît dans les quotidiens parisiens. C’est ainsi qu’Aristide
Bruant, célèbre voisin montmartrois de la Goutte d’Or, découvre
l’histoire de Marie Lyon et ses amants dans l’Écho de Paris. L’histoire
ne peut pas laisser Bruant insensible, il va s’en inspirer pour écrire
une chanson, La Lionne, et faire entrer Petit-Louis, Dos-d’Azur,
Monte-en-l’Air, Le Félé et Barre-de-Fer dans la postérité.
La Lionne, d’Aristide Bruant
Rouge garce... A la Goutte‐d’Or
Elle reflétait la lumière
Du chaud soleil de Thermidor
Qui flamboyait dans sa crinière.
Ses yeux, comme deux diamants,
Irradiaient en vives flammes
Et foutaient le feu dans les âmes...
La Lionne avait cinq amants.
Le Fêlé, la Barre de Fer,
Petit‐Louis le grand chef de bande,
Et Dos‐d’Azur... et Monte‐en‐l’Air
Se partageaient, comme prébende,
Les soupirs, les rugissements,
Les râles de la garce rouge
Et cohabitaient dans son bouge...
La Lionne avait cinq amants.
Et tous les cinq étaient heureux.
Mais, un matin, ceux de la rousse,
Arrêtèrent ses amoureux
Dans les bras de la garce rousse.
Ce sont petits désagréments
Assez fréquents dans leurs commerce...
Or ils en étaient de la tierce !
La Lionne et ses cinq amants.
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Gangs de femmes ou femmes dans les gangs
Teddy Girls par Ken Russel
A la réflexion, l'alliance de la flamboyance aristocratique édouardienne avec l'attitude rebelle du rock and roll américain n'aurait pas dû marcher - mais c'est arrivé. Cet hybride vestimentaire, conçu par les Teddy Boys des années 1950 et adopté plus tard par leur homologue féminine, Teddy Girls (aussi connue sous le nom de Judies), a créé une identité visuelle étrangement séduisante, qui les distingue de leurs contemporains dans une décennie où la culture des jeunes se taillait enfin une esthétique à part. Les Teds (dont le nom vient de 'Edwardian'), bien qu'ils aient l'air remarquablement intelligents aux yeux d'un contemporain. Les rares rapports de combats ont rapidement conduit à la généralisation que tous les Teds étaient des problèmes. En réponse, certains sites ont mis en place des politiques " sans tenue édouardienne " qui faisaient écho aux critères de porte " pas d'entraîneurs ou de couleurs de football " d'aujourd'hui. Contrairement à ce que l'on pourrait supposer, la robe intelligente ne rendait pas les Teds plus respectables - elle les rendait en fait intimidants, de la même manière qu'un Al Capone adapté pouvait froidement provoquer la panique . "Je me souviens que mon père me menaçait de ne pas faire ce qu'on m'avait dit en me disant qu'il mettrait les Teds sur moi ", se souvient Chris-Steele Perkins, photographe de Magnum, qui a ensuite photographié la deuxième vague de la reprise des Teds dans les années 70.
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Halbstarken, les blousons noirs hélvètes
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"Jupons noirs"
Les bandes importantes comportent
parfois un tiers de filles. On y trouve souvent des filles qui
rêvent d’être des garçons et se conduisent comme tels. Elles
revendiquent leur égalité dans les comportements antisociaux et le
manifestent notamment par des attitudes de bravades vis à vis de la
police lorsque celle-ci intervient. Le journal le Progrès de Lyon
raconte le comportement de deux filles membres d’une bande du quartier
de Perrache après leur arrestation :
"On reste confondu lorsque l’on
sait que ce sont les deux filles qui tinrent tête avec le plus d’aplomb
au commissaire et firent preuve d’une inconcevable impolitesse. L’une se
contenta de dire : « Je me fous de la police, je me fous de la
famille » L’autre, encore plus effronté, n’alla-t-elle pas jusqu’à
déclarer : « Parlez moins fort. Vous me faites mal aux oreilles… »
Si quelques séries B américaines de la fin des années cinquante ont
fait des gangs de filles l’un de leurs thèmes favoris. L’existence de
quelques bandes féminines en France a été confirmée par certains
enquêteurs. Lorsque le journal La Montagne évoque une agression commise
par une bande de jeunes filles à Caen, on emploie symboliquement le
terme de « jupons noirs » : « Les jupons noirs de Caen rouent de coup un
Nord-Africain » (8 On note surtout une délinquance féminine opérée en
petit groupe dans les grands magasins. Une fille achète un produit pour
occuper la vendeuse, une autre fait le guet, tandis que la troisième
vole des vêtements ou des aliments. Comme dans l’histoire du film de
Marcel Carné « Terrain Vague » on signale des gangs de garçons dirigés
par une fille. Exemple, le gang des As une bande délinquante de la
région bordelaise qui avait à sa tête Berthe une gamine de 16 ans.
Philippe Parrot, Monique Gueneau « Le gang des As » in « Les gangs d’adolescents »,PUF,1959
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Sukeban (スケバン/女番/スケ番)
terme japonais utilisé pour désigner les gangs de jeunes adolescentes délinquantes.
Les bandes de Sukeban sont facilement reconnaissables. Ils portent généralement des uniformes scolaires avec des caractéristiques et des modifications distinctes. Des jupes plus longues (parfois de la cheville) que les jupes ordinaires, ainsi que des chemises coupées et des messages brodés ou écrits sur leurs vêtements. Ils portent généralement des chaînes, qui sont utilisées comme armes ; des mitaines et des cheveux teints ou décolorés. Les masques chirurgicaux japonais sont également associés aux gangs sukeban, mais c'est plus récent.
Les filles de Sukeban portent habituellement le sukajan populaire (ces vestes de style bombardier faites de tissus brillants et de détails brodés qui sont si à la mode maintenant), créé vers la fin de la Seconde Guerre mondiale pendant l'occupation américaine au Japon. En souvenir pour leur famille et leurs amis, ils ont choisi ces vestes brodées de détails japonais comme des cerisiers, des tigres et des geishas, parfois réalisés avec le tissu des parachutes américains. Dans les années 1960, les tendances américaines étaient répandues au Japon et la jeunesse japonaise a commencé à porter ces vestes comme symbole de rébellion. Ils étaient associés à des gangs et à des groupes criminels comme les yanki, des garçons qui flirtaient avec les yakuza et qui étaient inspirés par le style américain.
Dans les années 70 et 80, ces groupes sont devenus très populaires grâce au manga, en particulier le shojo (manga pour jeunes filles) Sukeban Deka, une série qui avait aussi une version télévisée (anime et live-action) et une série de films. La première série de films sur le thème du sukeban a été Terrifying Girls' High School de Norifumi Suzuki, réalisateur de Pinky Violence.
Certaines des armes les plus courantes dans ces bandes sont les bâtons de baseball (parfois avec des clous ou des pointes), des tiges de fer ou de bois et des chaînes. Dans Sukeban Deka, les personnages principaux utilisent aussi des yoyos et des billes. On leur attribue des infractions mineures comme le vol et le vol qualifié.
Parmi les personnages célèbres du sukeban en Occident figurent Gogo Yubari (Kill Bill) et Saitama Crimson Scorpions du célèbre auteur d'anime Shin Chan. De plus, la dernière collection F/W de Maria Ke Fisherman s'inspire de la saga Sukeban Deka.
Femme Fatales WMC est une WMC indépendante et respectueuse des lois fondée par deux femmes déterminées qui ont eu une vision en mai 2011. Notre confrérie s'efforce d'encourager les femmes à être uniques et à laisser briller chacune de leurs personnalités individuelles.
Notre sororité est basée sur l'amour de monter à cheval, de redonner à la communauté et de s'habiliter les uns les autres ; c'est ce qui nous motive ! Nous travaillons
avec de nombreux organismes sans but lucratif différents. Notre objectif principal est d'aider à soutenir à la fois les femmes et les enfants dans nos pays locaux, les villes, et les collectivités. Notre engagement l'un envers l'autre et envers le club est fort, direct, intransigeant et peut survivre aux épreuves. et les tribulations de la vie.
Actuellement, il y a des sections de Femme Fatales WMC à travers les États-Unis ainsi qu'à l'étranger. Avec l'aide et le dévouement de nos sœurs, nous maintenons une croissance constante tout en nous concentrant sur la qualité et non sur la quantité. Toutes nos sœurs conduisent leur propre moto, nous sommes un véritable Club de Motocyclisme Féminin. Nous recherchons des femmes fortes, indépendantes et très motivées pour devenir des femmes d'avenir.
Les témoignages, unanimes, soulignent la sauvagerie, la férocité, la
froideur de ces semeuses de terreur. Une forme inédite de barbarie
pratiquée par d’implacables #Lolita.
Forment-elles l’avant-garde d’une cohorte de filles délinquantes,
nouvelles légions de la violence urbaine ? Ou ne représentent-elles
qu’elles-mêmes, leurs névroses et leurs dérives ?
La violence
urbaine, version filles, est encore un non-sujet. « On a tant à faire
avec les garçons, explique Louis Dubouchet, chargé d’évaluation des
politiques sociales auprès des ministères et des collectivités locales.
Sociologues, médiateurs, éducateurs de rue, animateurs de centres
sociaux, tous s’intéressent d’abord aux garçons. Mais tous ou presque
s’accordent aussi à penser que la violence des filles est un phénomène
émergent. Ainsi la préfecture de police de Marseille a-t-elle effectué
un calcul simple. Durant les huit premiers mois de 1998, sur 13 382
mises en cause sur la voie publique, 366 concernent des mineures.
Celles-ci représentent donc 2,43 % des cas recensés, contre 1,78 %
durant la même période de 1997.
Car
les filles, du moins celles-là, soulignent des éducateurs, ne « montent
pas en grade » dans la délinquance. Elles ne passent pas au stade de
l’organisation de tous les trafics qui font vivre la cité. « A ce
niveau-là, il y a bien sûr des femmes, mais plus âgées : les mères ou
les "tantes" qui se chargent, par exemple, du recel », explique une
source policière. Alors, pour échapper au machisme, les filles se
constituent en groupes autonomes. « On est loin des Mod’s ou des Rock’s,
précise Serge Lesourd. Car il n’y a aucun rituel, aucune codification,
pas toujours un chef. »Tout juste quelques détails significatifs. « Une
bande entièrement féminine arrêtée il y a deux ou trois ans en
Seine-Saint-Denis s’était baptisée "Les filles sans peur" », raconte
Bénédicte Madelin, de Profession banlieue, basée à Saint-Denis. Tout un
programme.
Les groupes féminins, quand ils sévissent, s’attaquent
principalement à des filles ou à des femmes. Avec comme idée, souvent,
de s’en prendre à un modèle impossible à atteindre, de « casser de la
Française, de la bourgeoise ».
Raté de l’intégration ? Sûrement.
Mais ne faut-il pas chercher les sources du malaise bien plus en amont ?
Questionnés sur les raisons pour lesquelles la violence des filles
demeure marginale, la plupart de nos interlocuteurs ont répondu :
« Parce qu’elles ne sont pas dans la rue. » Où sont-elles, alors ?
Enfermées chez elles par des pères et des frères répressifs, ou occupées
à surveiller leurs cadets. Tellement recluses que
les services de police, quand ils veulent établir la durée de leur
séjour en France, manquent de ces indices élémentaires que sont une
inscription scolaire, une affiliation à un club de sport ou à la moindre
activité de quartier.
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2015 - enquête sur un gang marseillais de femmes
Ici le flic dit que ces femmes se battent pour des prétexte de "nanas" c'est à dire des prétextes futiles, viles ce qui sous entend que les prétextes des hommes sont sérieux !
Il est mentionné aussi que les femmes dans ces gangs sont jeunes car le mariage et la domesticité les sort de la rue.
Ce
texte tente d’aborder la question des comportements déviants ou
délictueux des adolescentes et pré-adolescentes des quartiers
populaires. D’une part, je présente les éléments sur lesquels une
minorité d’adolescentes s’appuient dans leur construction identitaire
déviante. Dans un second temps, j’aborde plusieurs points stéréotypés
communément associés aux adolescentes violentes ou agressives....
Plan de l’article
La recherche, les terrains, les méthodes
La loi des plus fortes - Des représentations stéréotypiques des filles agressives et violentes très prégnantes
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Cette place des filles est ensuite interrogée par Stéphanie Rubi.
Parler de la délinquance des filles n’est pas simple, puisqu’elle oblige
à interroger les stéréotypes construits autour des « filles
violentes ». L’auteur étudie les stratégies développées par les filles à
la recherche d’une reconnaissance, d’un pouvoir avéré et d’une
construction identitaire. Les bandes de filles pourraient bien être
l’expression d’une forme d’émancipation en puisant dans le modèle
dominant qu’elles rejettent pourtant.
Ce vendredi 15 mars, c'est une attaque d'une rare violence qui a eu
lieu dans le quartier de la Part-Dieu, à Lyon. Une jeune femme gendarme
et sa compagne se tenait la main dans la rue quand elles ont été
violemment agressées par une bande de jeunes filles. D'abord
verbalement, par le biais d'insultes lesbophobes,
puis physiquement : les deux femmes reçoivent alors une pluie de coups
de poing. L'une d'elle est même blessée au visage au cutter. Une attaque
qui a entraîné une ITT pour la jeune femme, a expliqué le Parquet de
Lyon à l'AFP. La mise en examen d'une mineure
Une
mineure de 17 ans a été interpellée et mise en examen dimanche 17 mars.
Elle détenait un cutter. Les charges retenues évoquent les violences
avec arme blanche et la notion de l'orientation homophobe de
l'agression. Toutefois, le chef de violences en réunion n'a pas été
retenu contre elle, et cette dernière comparaît libre. Le parquet va
faire appel. Les autres membres de cette bande, toutes des jeunes
filles, sont quant à elles toujours recherchées.
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