Lupe Velez de son vrai nom Maria Guadalupe Velez de Villalobos était une actrice mexicaine, décédée le 13 décemble 1944 à l'age de 36 ans. Lupe Velez était plus célèbre pour sa vie amoureuse tumultueuse que pour ses talents d'actrice. Après une romance avec Gary Cooper, un mariage et un divorce avec l'acteur Jhonny Weissmuller, elle se trouve enceinte du jeune Harald Maresch qui refusa de reconnaitre l'enfant. Lupe décide alors de mettre fin à ses jours. L'auteur du blog "nos moutons" raconte très bien la mort édifiante de Maria Guadalupe Velez de Villalobos :
Il fallait que la mise en scène fût superbe : le décor de style «hacienda» kitsch fut rempli de fleurs grasses et odorantes, elle avait commandé des plats mexicains qu’elle avait fait venir de Tijuana. Elle était parée et resplendissante : la maquilleuse, la coiffeuse et l’habilleuse s’étaient surpassées. À trente-six ans une jolie femme est à l’apogée de son charme. Le banquet fut grandiose et dura fort tard, les invités et les figurants étaient aux anges.
Après avoir salué le départ des derniers convives depuis un balcon en fer forgé, elle renvoya les domestiques et se retira dans sa chambre. Là aussi la direction artistique était irréprochable : tentures et candélabres, grands vases de tubéreuses, lumière tamisée et mystérieuse...
Elle avala le contenu du tube de Seconal disposé sur la commode par l’accessoiriste et prit la pose sur le lit en vérifiant le drapé de sa robe à l’intention des photographes qui la trouveraient le lendemain matin après l’appel à la police de la femme de chambre : le cliché, à n’en pas douter, allait être somptueux.
Seulement voilà : tout ça n’était dans le script.
Le Tabasco, la tequila et le Seconal mélangés à hautes doses, ça se marie mal avec l’odeur des tubéreuses: ça vous révulse les estomacs les plus aguerris. Mais comme il était hors de question de gâcher la photo en vomissant sur le lit, elle se leva, tituba jusqu’à la salle de bain et vomit soudain par terre, sur le carrelage. Faisant un pas de plus, elle glissa dans la flaque aigre et violacée de frijoles et chili con carne mêlés de la mousse blanchâtre formée par les comprimés de Seconal (revoyant sa vie en un éclair, revivait-elle les séquences de slapstick tournées avec Laurel et Hardy ?) et dans sa chute sa tête heurta violemment le bord du lavabo. Assommée sur le carrelage de la salle de bain ça pouvait encore faire une bonne photo : en changeant de focale on recadrait sur le visage « livide mais paisible », avec sur le front un filet de sang noir qui se confondrait avec les mèches de cheveux. Un bon retoucheur se chargerait d’éliminer les filets de vomissures sur les lèvres et le menton. C’était moins glamour mais on pouvait faire quelque chose de «romantique et tragique» : ça se vend bien aussi. Mais ce script était si mal fichu que sa tête rebondit sur le bord du lavabo et alla s’encastrer dans la cuvette des water où María de Guadalupe Villalobos y Vélez, souillée et puante, mourut noyée dans dix centimètres d’une eau sale qui faisait couler son maquillage en trainées noirâtres.
Il fallait que la mise en scène fût superbe : le décor de style «hacienda» kitsch fut rempli de fleurs grasses et odorantes, elle avait commandé des plats mexicains qu’elle avait fait venir de Tijuana. Elle était parée et resplendissante : la maquilleuse, la coiffeuse et l’habilleuse s’étaient surpassées. À trente-six ans une jolie femme est à l’apogée de son charme. Le banquet fut grandiose et dura fort tard, les invités et les figurants étaient aux anges.
Après avoir salué le départ des derniers convives depuis un balcon en fer forgé, elle renvoya les domestiques et se retira dans sa chambre. Là aussi la direction artistique était irréprochable : tentures et candélabres, grands vases de tubéreuses, lumière tamisée et mystérieuse...
Elle avala le contenu du tube de Seconal disposé sur la commode par l’accessoiriste et prit la pose sur le lit en vérifiant le drapé de sa robe à l’intention des photographes qui la trouveraient le lendemain matin après l’appel à la police de la femme de chambre : le cliché, à n’en pas douter, allait être somptueux.
Seulement voilà : tout ça n’était dans le script.
Le Tabasco, la tequila et le Seconal mélangés à hautes doses, ça se marie mal avec l’odeur des tubéreuses: ça vous révulse les estomacs les plus aguerris. Mais comme il était hors de question de gâcher la photo en vomissant sur le lit, elle se leva, tituba jusqu’à la salle de bain et vomit soudain par terre, sur le carrelage. Faisant un pas de plus, elle glissa dans la flaque aigre et violacée de frijoles et chili con carne mêlés de la mousse blanchâtre formée par les comprimés de Seconal (revoyant sa vie en un éclair, revivait-elle les séquences de slapstick tournées avec Laurel et Hardy ?) et dans sa chute sa tête heurta violemment le bord du lavabo. Assommée sur le carrelage de la salle de bain ça pouvait encore faire une bonne photo : en changeant de focale on recadrait sur le visage « livide mais paisible », avec sur le front un filet de sang noir qui se confondrait avec les mèches de cheveux. Un bon retoucheur se chargerait d’éliminer les filets de vomissures sur les lèvres et le menton. C’était moins glamour mais on pouvait faire quelque chose de «romantique et tragique» : ça se vend bien aussi. Mais ce script était si mal fichu que sa tête rebondit sur le bord du lavabo et alla s’encastrer dans la cuvette des water où María de Guadalupe Villalobos y Vélez, souillée et puante, mourut noyée dans dix centimètres d’une eau sale qui faisait couler son maquillage en trainées noirâtres.
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